Une commune sans discrimination
La diversité est une réalité, à Bruxelles plus encore que partout ailleurs. Cette diversité est une richesse extraordinaire pour l’ensemble de la société. Mais aujourd’hui, elle est source d’injustices et est utilisée comme outil de division en amenant les gens à rejeter sur leur voisin la responsabilité de ce qui ne fonctionne pas. À l’initiative du PTB, le conseil communal de Forest a voté en 2019 une motion « commune sans racisme », avec des engagements concrets pour lutter contre le racisme et les discriminations raciales. Mais quatre ans plus tard, beaucoup reste à faire. Et c’est également le cas pour toutes les autres formes de discriminations.Il existe dans nos communes une pénurie en termes d’emplois, de logements abordables, d’enseignement de qualité accessible à tout le monde. Les caisses se sont vidées parce que l’argent public est parti sous forme de cadeaux aux plus riches de notre pays. Et à partir du moment où il y a manque, c’est la concurrence parmi la population. Qui aura un logement social ? Qui aura un bon emploi ? Qui aura une place dans une bonne école ?Si vous êtes d’origine étrangère, si vous portez le voile, si vous êtes LGBTQIA+, tout est plus compliqué. Les différences en tout genre sont utilisées pour diviser la population et masquer les problèmes de fond : manque de logements abordables, manque d’emplois de qualité, enseignement à deux vitesses, pauvreté…Nous voulons une commune qui puisse répondre aux besoins des gens, quelle que soit leur origine, leur religion, leur sexe, leur genre ou leur orientation sexuelle... Nous voulons une commune qui se bat activement contre toutes les formes de discriminations. Nous voulons une commune où la multiculturalité, la différence, la solidarité, l’échange seront des valeurs mises à l’honneur. Une commune unie dans sa diversité.
Ce que nous voulons
Un. Un vaste plan d’action de « tolérance zéro » contre le racisme et les discriminations
- Nous organisons des « testings anti-discrimination », en priorité sur le marché du logement et de l’emploi. Ces testings concernent aussi bien le racisme que les discrimination liées au sexe, au genre ou à l’orientation sexuelle.
- Nous appliquons une politique de tolérance zéro pour des faits de racisme, sexisme et discrimination dans la police. Nous instaurons une ligne verte pour les personnes qui veulent dénoncer les abus, harcèlements, comportements discriminatoires de policiers envers des collègues ou envers la population.
- Nous formons le personnel communal et de police de manière intensive au respect de la diversité et à l’interculturalité. Nous voulons appliquer cette « tolérance zéro » dans les services publics et administratifs. Cela vaut également pour les responsables politiques.
- Nous mettons en œuvre le plan « commune sans racisme » voté à l’initiative du PTB et faisons notamment en sorte que Forest rejoigne ECCAR, la coalition internationale des villes contre le racisme. Il s’agit d’une initiative créée par l’Unesco afin d’échanger les bonnes expériences politiques de lutte contre le racisme et les discriminations.
Deux. Une commune où tout le monde compte
- Nous mettons l’accent sur le développement des services publics (CPAS, logement social, travail, enseignement de qualité, maisons médicales avec des soins gratuits, etc.) comme clé pour stopper la concurrence au sein de la classe travailleuse.
- La communication officielle et celle dans l’espace public doivent refléter la diversité de la commune et inclure tous les publics. Les démarches et les formulaires sont rendus inclusifs.
- Nous développons la rencontre autour de projets de diversité réellement populaires dans les écoles, les logements publics, les quartiers.
- Nous lançons des campagnes de sensibilisation qui renvoient une image positive de l’immigration. Nous veillons à ce que les engagements pris par la commune pour décoloniser l’espace public ne restent pas lettre morte.
- Nous encourageons un maximum la population à participer au débat démocratique. Notamment en encourageant les non-Belges ayant le droit de vote à s’inscrire en tant qu’électeurs pour les élections.
Trois. Impliquer activement les différentes communautés religieuses et culturelles
- La liberté de religion et de culte consacrée dans la loi doit être effective.
- L’interdiction du port du voile sur le lieu de travail comme dans l’enseignement doit être levée, d’autant plus que dans les faits, elle ne vise principalement que les femmes musulmanes. Cette interdiction est injuste et constitue un frein à l’insertion professionnelle et à l’émancipation sociale.
- Nous défendons une politique interculturelle active et égalitaire, avec des endroits adaptés prévus pour les différentes fêtes traditionnelles ou religieuses dans l’espace public.
- Nous voulons organiser le dialogue entre toutes les communautés, nous voulons les impliquer au niveau organisationnel et nous appuyer un maximum sur les personnes qui bâtissent des ponts entre les cultures.
Quatre. Apprendre à respecter les différences et agir contre le harcèlement
- Respecter les différences, cela s’apprend. Les écoles ont un rôle à jouer pour que chaque enfant respecte les différences des autres et soit respecté. Chaque enfant a le droit de se sentir bien dans sa peau et en sécurité. Aucun enfant ne doit vivre l’exclusion ou le harcèlement à cause de ses origines, de son genre ou parce qu’il ou elle n’a qu’une seule maman ou deux papas.
- Ne pas être accepté parce qu’on est différent peut impacter négativement le bien-être des élèves. Le harcèlement peut mener jusqu’au suicide. Dans nos écoles, nous apprenons à prendre soin les uns des autres. Nous éduquons à la tolérance. Nous créons des lieux sûrs où les élèves peuvent parler de leurs différences, relations et émotions, sans peur d’être jugés ou mal vus.
- Les cours doivent être inclusifs et actualisés pour mieux refléter la réalité de la société. Cela va des exemples donnés en classe aux énoncés des exercices, en passant par le contenu des cours.
- Nous soutenons des projets d’élèves qui veulent sensibiliser contre toutes les formes de discrimination et de violence.
Cinq. Une commune multilingue
- Nous développons un enseignement bilingue par immersion. L’enseignement bilingue fonctionne quelle que soit la langue maternelle des élèves, il améliore le niveau scolaire et facilite l’apprentissage futur d’autres langues.
- Nous augmentons la coopération entre les centres culturels francophones et néerlandophones au niveau de l’usage des infrastructures, du matériel technique et de la programmation.
- Nous garantissons le bilinguisme dans les services publics en offrant des cours au personnel pendant les heures de travail.
- Nous améliorons la communication multilingue vers les habitants en ce qui concerne les activités culturelles francophones et néerlandophones, pour créer des ponts.