Une commune où se loger est un droit

Forest est l’une des communes de Bruxelles où les loyers ont le plus augmenté, avec encore une hausse récente de plus de 10% en 2023. La part de logements sociaux stagne à 5,5% depuis 18 ans, en dessous de la moyenne régionale. Des chantiers publics accumulent des années de retard, comme la rénovation des blocs jaunes (vidés en 2008 et toujours en partie inoccupés) ou les 70 logements sociaux de Diamant Boart (attendus depuis 2020). De leur côté, les propriétaires ont été mis drastiquement à contribution avec la forte augmentation du précompte immobilier. Et pendant ce temps, on voit fleurir des projets immobiliers privés bien trop chers et coupés des besoins des habitants. Cela doit changer.Le logement est un droit. Ça ne sert pas à se faire de l’argent. Les pouvoirs publics doivent reprendre la main sur le logement, car le privé n’est pas capable de répondre aux besoins des gens. Nous voulons une commune où se loger sans se ruiner est une évidence pour tout le monde, locataires ou propriétaires. Une commune où on ne laisse pas les gros promoteurs immobiliers dicter leur loi. Une commune avec plus de logements publics de qualité. Une commune où les familles sont en bonne santé dans des logements de qualité, rénovés et aux normes, avec suffisamment d’espaces verts et de services publics.Pour tout cela, le public doit reprendre la main sur le logement.

Ce que nous voulons

Un. Répondre aux besoins des gens et non des promoteurs

  • Pas de vente de terrains publics au privé : le site de l’ancienne prison doit rester intégralement dans les mains du public. Nous y développons un ambitieux projet comprenant 900 logements publics (dont 50% sociaux), des espaces verts, des services publics (école, crèche) et des infrastructures sportives et pour les jeunes.
  • Nous renforçons l’implication des habitants et des comités de quartier dans le contrôle des permis accordés dans la commune.
  • Nous mettons sur pied un registre des logements, bureaux, bâtiments industriels et terrains inoccupés pour avoir un recensement correct, par des contrôles permanents ainsi que par la signalisation des citoyens.
  • Tout logement resté vide pendant trois ans sera remis dans les mains des pouvoirs publics par une meilleure utilisation du droit de préemption. 
  • Nous défendons la protection intégrale du site non bâti du Marais Wiels. Nous y développons des projets axés sur la protection de la biodiversité, l’environnement et les activités en plein air, en partenariat avec le comité de quartier, les habitants et les écoles alentour.

Deux. Une politique ambitieuse de logement public moderne

  • Nous voulons atteindre à moyen terme 20 % de logements sociaux sur l’ensemble de la Région bruxelloise. Comme première étape à Forest, nous voulons un plan prévoyant la création de 100 nouveaux logements sociaux par an, ce qui permettra de rattraper la moyenne régionale en six ans.
  • Nous imposons la création obligatoire d’au minimum un tiers de logements sociaux dans tout grand projet immobilier privé.
  • Nous récupérons des terrains et logements abandonnés pour construire du logement social et public, avec des espaces verts.
  • Nous mettons sur pied une société intercommunale de création, de rénovation et d’isolation des logements. Cette société doit permettre d'accélérer les travaux par rapport aux systèmes des marchés publics.
  • Nous proposons un plan ambitieux de rénovation du parc de logements sociaux pour réduire au maximum l’inoccupation structurelle dans les logements sociaux, l’humidité et la perte énergétique par le manque d’isolation dans les logements habités. Nous imposons des contrôles stricts et plus réguliers sur la conformité des logements pour assurer la sécurité des locataires.
  • Nous augmentons les kots publics pour les étudiants et les jeunes travailleurs. Nous utilisons pour cela une partie du site de la prison et les espaces vides de l’ancien internat rue de Bourgogne.

Trois. Des prix abordables dans des logements de qualité

  • Nous arrêtons la hausse du précompte immobilier du précompte et nous maintenons la prime be home après 2026.
  • Nous faisons pression au niveau régional pour un encadrement contraignant des loyers sur base de critères objectifs (nombre de chambres, chauffage, superficie, salubrité, etc.). Forest doit donner le bon exemple et appliquer cette grille des loyers sur son propre parc de logement.
  • Nous plafonnons l’indexation des loyers à 2% et les charges locatives à au plus 10 % du loyer dans les logements communaux et sociaux.
  • Nous voulons une attestation de conformité pour chaque logement locatif. Comme tout véhicule en circulation, chaque logement loué sera soumis à un contrôle de qualité. Forest ne peut pas être la proie des marchands de sommeil.
  • Grâce à la société intercommunale, nous rendons abordable l’isolation des logements par un mécanisme de tiers payant.

Quatre. Financement

  • Le logement est un secteur rentable. En élargissant le parc immobilier public, des catégories de revenus plus élevées y ont accès. Cela permet de générer des rentrées qui peuvent être réinvesties pour améliorer le bâti et compenser les difficultés de paiements des familles plus précaires.
  • Nous utilisons les charges d’urbanisme pour construire plus de logements et d’équipements publics dans les gros projets immobiliers.
  • Nous taxons les terrains laissés à l’abandon.
  • Nous augmentons les additionnels sur la City Tax (taxe sur l’hébergement touristique), en visant en particulier la multinationale AirBnB.
  • Nous introduisons une taxe sur les sociétés de co-living, un système de co-habitation « de luxe » qui fait flamber les prix des loyers à Bruxelles.

Stop à la toute puissance des grands promoteurs : le cas de JCX Immo et du Marais Wiels

À Forest, la majorité PS-Ecolo a déroulé le tapis rouge aux grands promoteurs immobiliers comme Bouygue, Koramic, Vicinity, JCX Immo… Leurs projets fleurissent dans toute la commune. De nombreux comités de quartier s’y opposent, réclamant des projets à taille humaine qui répondent aux besoins des habitants et habitantes, au lieu d’accélérer la gentrification des quartiers. 

Un bon exemple est celui de JCX Immo, à l'origine de plusieurs projets de standing dans le quartier Wiels (Bata, Ducuroir, Marais Wiels). L'administratrice de JCX Immo, Sophie Le Clercq, n'est autre que la présidente du conseil d’administration de Blaton, le géant de la construction. Dans le bas de Forest, JCX Immo a voulu faire fructifier son argent en investissant dans la brique. Ils ont attiré de plus hauts revenus, sans se soucier des conséquences sociales sur le quartier, notamment en termes d'augmentation des loyers.

JCX Immo a mené une politique active pour gentrifier le bas de Forest. Un de ses outils a été le centre culturel du Wiels, dont Sophie Le Clercq était administratrice. Au lieu d'en faire un outil pour promouvoir la culture, JCX Immo a voulu se servir du Wiels pour attirer les futurs acheteurs de ses appartements. Sophie Le Clercq ne s'en est d’ailleurs pas caché. Se félicitant de ses bonnes ventes dans le bas de Forest, elle a ainsi déclaré dans Le Soir en 2017 : « L’impact du Wiels sur ce quartier commence à produire son effet.»

Mais le plus regrettable est le soutien public dont a bénéficié JCX Immo, de manière totalement assumée. Lors de l'inauguration des logements Ducuroir en 2013, Evelyne Huytebroeck, alors cheffe de groupe Ecolo à Forest, a déclaré : « Le projet Ducuroir est un exemple supplémentaire de la transformation de ce quartier initiée par les pouvoirs publics depuis des années (...) Tous ces projets participent à la dynamisation du quartier : de nouveaux logements, des équipements, des espaces verts, plus de mixité sociale et un quartier qui devient progressivement un pôle culturel d’avant-garde en Belgique ». Par contre, pas un mot n'a été prononcé pour déplorer le manque de logements sociaux, l’augmentation des loyers, le manque d’infrastructures publiques… Ni pour se soucier du départ progressif de la population historique du bas de Forest, qui ne parvient plus à se loger dans sa commune.

Finalement, il aura fallu la mobilisation d’un comité de quartier dynamique pour mettre un terme aux constructions de JCX Immo dans le bas de Forest. Le site du Marais Wiels, sur lequel JCX voulait construire des tours de logements de standing, a été racheté par la Région au terme d’une lutte exemplaire du comité du quartier. Cependant, le combat pour sa protection n’est pas terminé, puisque la Région aimerait elle aussi y construire du logement moyen. Le PTB demande la protection intégrale du site non bâti. Nous voulons construire des logements sociaux sur la partie bétonnée adjacente rachetée par la Région (numéro 380-386). Nous demandons également un inventaire des nombreux bâtiments vides dans le quartier pour y construire des logements abordables et des infrastructures publiques.